Drapeau malien vert-jaune-rouge autour du cou, marchant légèrement incliné vers l’avant, micro à la main pointé vers la bouche : c’est ainsi qu’Enfant Noir faisait son entrée fracassante, vendredi 19 septembre 2025, sur la grande scène du Palais de la Culture d’Abidjan. Dès ses premiers mots scandés, la salle de Treichville se transforme en marée humaine vibrante, conquise par l’énergie brute de ce jeune drilleur venu de Bamako.
L’ambiance, d’abord perçue comme un pari risqué, a rapidement basculé en un succès retentissant. Enfant Noir a enchaîné ses morceaux phares, de Camarala Drill à Waraba Kouma, électrisant un public hétéroclite de jeunes Ivoiriens et de Maliens de la diaspora. Les refrains repris en chœur, essentiellement en bambara, témoignaient d’une communion inattendue : les barrières linguistiques s’effaçaient aindi devant la puissance du flow et du rythme.
Le spectacle prend une dimension collective grâce au soutien d’autres artistes maliens. Malakey, valeur montante du rap de Bamako, offre quant à lui une prestation tout aussi époustouflante : confirmattion de l’émergence d’une scène urbaine malienne audacieuse et inventive. Puis arrive le message de Sidiki Diabaté, star confirmée et aîné respecté. Ce cernier apporte des mots d’encouragement à son cadet mais aussi de renforcement des liens fraternels entre Ivoiriens et Maliens.
Entre jeux de lumière, projections visuelles et chorégraphies énergiques, la scénographie rivalisait avec l’intensité de la performance devant un pub;lic en extase. « Je ne connaissais pas bien Enfant Noir, mais ce soir il a prouvé qu’il pouvait remplir n’importe quelle salle », confie Oumou, une étudiante ivoirienne encore secouée par l’énergie du show. Amadou, Malien installé à Abidjan, y voyait une immense fierté d’entendre ce "bambara poétique" résonner, quand l'artsite brandit également à un moment de sa prestation le drapeau orange-blanc-vert ivoirien.
Ce qui aurait pu n’être qu’une tentative incertaine s’est transformé en une soirée inoubliable. Car au-delà de la ferveur populaire et la communion artistique, ce spectacle au Palais de la Culture d'Abidjan pourrait certainement marquer un tournant : le véritable lancement d’une carrière prometteuse pour Enfant Noir, désormais incontournable figure de la drill ouest-africaine.
MT
Auteur: LDA Journaliste